IL N’Y A PAS D’INITIE EN FM.°.
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SERIE D’AFFIRMATIONS
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La loge et l’atelier en franc-maçonnerie spéculative sont continuellement confondus.

Initialement en franc-maçonnerie opérative, la loge désignait une cabane édifiée provisoirement sur le chantier, afin que les compagnons puissent ranger leurs matériels. Cette cabane était adossée contre le mur sud de l’ouvrage afin que celle-ci puisse bénéficier ainsi d’un maximum d’ensoleillement. Elle était de construction légère, en bois couverte d’un toit ayant une seule pente. Ce lieu était réservé exclusivement aux compagnons, qui y entraient pour se reposer et se sustenter. Elle était également un lieu de partage des connaissances, tant sur l’art du trait que sur les ficelles du métier.

De nos jours cela n’a guère changé, on retrouve toujours cet office sur les chantiers, car les besoins actuels sont restés les mêmes. Ce n’est plus une cabane en bois mais un bâtiment préfabriqué qui remplit cette même fonctionnalité. Cette baraque de chantier mobile suit les ouvriers tout au long de l’année d’un ouvrage à l’autre.

En franc-maçonnerie spéculative on retrouve ce même lieu et cette même fonctionnalité qui est le local maçonnique dans son ensemble. Cependant, dès que les travaux sont ouverts, une partie de ce même lieu devient le Temple. Le rituel maçonnique d’ouverture des travaux procède à la consécration de ce Temple en élevant la fréquence énergétique du lieu. Tout du moins, c’est ce qui devrait être et cela ce produit lorsque tous les paramètres sont réunis, ce qui on en conviendra également, n’arrive guère.

La loge n’a d’existence que lorsque les travaux sont ouverts, car elle prend vie à chaque ouverture des travaux. Elle est une identité à part entière qui se crée par la participation de celles et de ceux qui sont présents à ce moment-là, et en cela elle est à chaque fois différente. Ce qui implique, non seulement qu’il ne peut y avoir de sœurs et frères absents, mais qui plus est, qu’il ne puisse y avoir également aucune sœur et aucun frère visiteur, car tous participent à la constitution de la présente loge.

Les sœurs et frères peuvent visiter un atelier mais certainement pas une loge, car ils en sont une partie intégrante. D’où la justification en franc-maçonnerie de la proscription des remerciements en loge, car se serait faire offense à celui ou celle à qui on les présente. En outre, cela justifie également qu’en franc-maçonnerie, on interdise la description des travaux aux membres de l’atelier absents, car n’ayant pas participé à la création de la loge, cela ne les concerne nullement.

Pour certains, le rituel ne sert qu’à encadrer les prises de paroles en loge, et le bon fonctionnement de la tenue. La raison de cette vision si réductrice en est fort simple ; ces frères et sœurs n’ont jamais réussi à ouvrir les travaux de loge, ils ont seulement ouverts les travaux de l’atelier. Ces frères et sœurs font partie d’un atelier, mais n’ont certainement jamais intégré une loge. Lorsque nous parlons de loge, nous parlons d’un état collectif créé par un égrégore.

Lorsque le lieu maçonnique est consacré et qu’il devient temple, que la loge est juste et parfaite, alors un égrégore se crée et tout devient possible.